Noville Un chantier d'une envergure peu commune a débuté en février dans le Grand Canal. Les éléments d'une conduite de 1,2 kilomètre y ont été assemblés, avant de rejoindre Vidy. Elle servira à la climatisation du nouveau siège du Comité International Olympique.

Valérie Passello
«Mais quel est ce long tuyau qui s'étale sur le Grand Canal?» «S'agit-il d'une conduite de gaz temporaire?» En ce dimanche ensoleillé du 24 juin, les promeneurs sont interpellés par l'ouvrage à moitié immergé dans le cours d'eau, s'étendant à perte de vue. Non, rien à voir avec l'industrie gazière, rassure le chef de chantier de l'entreprise de travaux sous-marins TSM Perrottet SA, Daniel Aubin: «Cette conduite est destinée à la climatisation, par aspiration d'eau et rejet, du nouveau bâtiment du CIO à Vidy» (voir encadré). Depuis février, l'entreprise a assemblé et soudé bout à bout des éléments de polyéthylène, constituant un impressionnant cylindre de 1'220 mètres de long.
Pas de vagues
Si le Grand Canal de Noville a été choisi, c'est qu'il présente l'avantage de la tranquillité. Le tube étanche, lesté avec des éléments de béton garantissant son immobilité, flotte à la surface, à l'abri des vagues et des intempéries. L'entreprise souhaitait idéalement réaliser ce travail en hiver, car la météo est plus prévisible qu'en été, mais elle s'est adaptée à l'avancée du chantier de Vidy. Daniel Aubin précise: «Il n'y a que deux joints sur l'ensemble de la conduite, mais nous voulions tout de même la laisser dans l'eau le moins longtemps possible, afin d'éviter les fuites. En mai, c'est hélas arrivé, il a fallu vider et ressortir le tronçon qui avait coulé.»
Un bateau-déménageur
Terminé depuis quelque temps déjà, le tube a attendu le 3 juillet pour être transféré vers son emplacement définitif (réd: sous réserve de la météo, le transfert n'ayant pas encore eu lieu à la rédaction de cet article). L'idéal étant de l'extraire du canal au dernier moment, afin d'éviter des chocs pouvant provoquer des dégâts.
«Un bateau-pousseur de la Sagrave vient chercher la conduite à cinq heures du matin, décrit Daniel Aubin, pour l'amener sur le site, où une tranchée a été creusée pour la recevoir. Notre travail consistera à la connecter à une station de pompage.» Balisé avec drapeaux et lumières, le convoi exceptionnel a donc traversé le Léman, avant qu'une équipe de trois plongeurs s'attèle au raccordement par six mètres de fond. Si l'entreprise TSM Perrottet SA est aguerrie à l'installation de conduites lacustres, l'envergure de l'ouvrage sort par contre de l'ordinaire.