Grandvaux Pourquoi dit-on que les femmes préfèrent les vins doux et peu le rouge ? Pourquoi présente-t-on systématiquement la carte des vins aux messieurs et pourquoi un palais féminin serait-il inférieur à celui d'un homme ? Réponses dans le « Verre à talon » !

Nina Brissot
Le nom est joli. «Verre à talon». Il situe immédiatement le propos. Féminin, bien sûr. «Et pourquoi pas un club?» se sont demandé deux amies férues de marketing, amatrices de vins et de bons petits plats. Maryline et Amélie sont jeunes et entreprenantes. Si bien que, sitôt l'idée ébauchée, elles l'ont réalisée. Un club de dégustation oui, mais au féminin. Ainsi est né à Grandvaux, le «Verre à talon».
Beaucoup d'idées sont plongées dans ce récipient en Louboutin: l'organisation de dégustations à thèmes chez des vignerons où des accords mets-vins inédits permettent l'exploration de crus originaux. Pour celles qui ont des envies d'évasion et aiment marcher, des balades gourmandes. Des séjours oenotouristiques sont également prévus, alliant découverte et plaisirs divers, aussi bien viti-vinicoles que gastronomiques et touristiques. Sans oublier les ateliers techniques liés au terroir ou aux modes de vinification. Les idées foisonnent: le flot est loin d'être tari, le verre n'est de loin pas plein.
Où, quand, comment ?
Quelques préalables sont nécessaires pour devenir membre. Etre femme, évidemment. Le port du talon n'est toutefois pas une obligation, les baskets étant plutôt recommandées pour les balades. Avoir un goût pour les produits du terroir et aimer le vin. Etre capable de vivre ses expériences sans être chapeautée par un mari ou un copain, autrement dit un esprit d'indépendance. L'adhésion peut se faire tout simplement sur internet. La dernière rencontre a eu lieu au Domaine Croix Duplex le 13 juillet à Grandvaux pour un apéritif dînatoire autour des poissons du Léman, préparés par l'Armoire à brume, le fumeur de Servion. Une occasion de tester son palais sur des arômes particuliers, car incluant le fumage. Des équilibres subtils qui devraient chatouiller les papilles féminines. Cependant, Maryline et Amélie précisent n'avoir pas pour prétention de se positionner en professionnelles du domaine, mais de mettre en relation les membres du club avec les métiers de la branche qui les intéressent. Une bien jolie entreprise. Mais ces sorties chaleureuses ne manqueront-elles pas d'un peu de piment masculin à partager au fil du temps? La question est posée. «In vino veritas».